mercredi 1 août 2012

Un petit vent de Sardaigne dans vos romans


L'auteure, Milena Agus, est sarde et cela se ressent dans ses romans : on lisant ses pages on imagine facilement les paysages montagneux de bord de mer, le climat sec et venteux, à l'image de ses habitants : durs, emprunts d'une certaine nostalgie, souvent isolés.


Dans Mal de Pierres, superbe roman lu il y a quelques années déjà, la narratrice raconte l'histoire de sa grand-mère après la Seconde Guerre Mondiale, qui, n'étant toujours pas mariée a l'âge de 30 ans alors qu'elle recherchait désespérément l'amour, était considérée comme fantasque, idéaliste et pêcheresse par ses proches. Elle se voit alors contrainte d'épouser un homme qu'elle n'aime pas. Différente, mélancolique, en quête d' identité, elle ne se verra pas pour autant apaisée.

Afin de soigner son "mal de pierres", des calculs rénaux, elle devra aller se faire soigner sur le continent. C'est dans un centre de cure qu'elle fera la rencontre d'un estropié revenu de la guerre qui soignera son "mal de coeur" et avec qui elle découvrira enfin la passion et la maternité...

L'écriture de Milena Agus est magnifique, douce, poétique, les sujets sont durs voire taboux mais le ton est juste, émouvant. Les chapitres sont courts et on se laisse rapidement entraîner dans ce roman qui se lit d'une traite et est plein de surprises, jusqu'à la dernière page.

Quelques citations extraites du roman :

"Et si nous embrassions nos sourires ?"

"Comme pendant toute sa vie on lui avait dit qu'elle semblait débarquer de la lune, elle eut l'impression d'avoir finalement rencontré quelqu'un du même pays. " 

Autre roman de Miléna Agus lu il y a moins longtemps, Quand le requin dort raconte là aussi l'histoire d'une jeune sarde perdue à la recherche de l'amour.


Ici, le personnage principal est une adolescente qui a du mal à trouver sa place dans une famille atypique. Un père altruiste et voyageur qui n'est jamais là, une mère peintre mélancolique et hermétique au monde extérieur, une tante généreuse et rigolote qui cumule les aventures amoureuses, un frère sourd à tout sauf au piano... Malgré l'amour qui lie les membres de cette famille, ils ne se comprennent pas, se perdent petit à petit... La narratrice tente de trouver refuge dans une relation malsaine avec un homme plus âgé, testant toujours de nouvelles limites. Une relation secrète et taboue qui la mènera au bord du gouffre, une manière de se sentir toujours vivante, un fort besoin d'être aimé... jusqu'à s'y perdre.

Comme dans Mal de Pierres, l'auteur aborde des sujets graves, audacieux et tabous mais sans lourdeur ni moralisme, avec une prose magnifique. Là aussi les personnages sont tous à la recherche d'un idéal, épris d'une certaine liberté mais se retrouvent heurtés à des barrières.

Citation :

"Chez nous, chacun court après quelque chose : maman la beauté, papa l'Amérique du sud, mon frêre la perfection, ma tante un fiancé. Et moi, j'écris des histoires parce que quand le monde ne me plait pas, je me transporte dans le mien et je suis bien."

Je suis impatiente de lire les autres romans de Milena Agus, Battements d'ailes, Mon voisin et le dernier La comtesse de Ricotta !

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